Adjmael Halidi est un poète. Il écrit ainsi même quand il s'agit de nouvelles très courtes. Le verbe est haut. L'écriture est exigente, travaillée, classique, un poil pompeuse. Un poil seulement. Car le jeune poète comorien ne laisse pas le temps à son lecteur de s'ennuyer. Si les mots sont élaborés avec la minutie d'un chef cuisinier d'un quatre étoiles, les différentes nouvelles sont brèves et d'une virulence étonnante.
Disons, qu'Adjmaël Halidi choisit de brosser un portrait sans concession de ces communautés de l'Archipel des Comores. Dénonçant par des chutes chaque fois surprenantes l'hypocrisie de ces sociétés, le voyeurisme, la phallocratie, la marginalisation de certains individus. Le désir de participer à une consommation frénétique qui autorise tous les crimes.
Disons-le, la conclusion de certaines nouvelles ne manqueront pas de troubler le lecteur. Comme si le poète-novelliste souhaitait marquer au fer celui qui le lit. Il n'a des Comores, sous l'encre de sa plume, qu'une vision sombre et déshumanisée qui véritablement inquiétante. La grande littérature se nourrit de ces maux et travers incarnés dans des personnages écrasés par le poids de cette société mais aussi par la violence de choix marqués par le suicide, le meurtre, la trahison...
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