Que vaut une fiction écrite en lingala ? C'est par cette question portant mes incertitudes que j'ai abordé ce recueil de textes courts produit par Bienvenu Séné Mongaba. Il faut dire que c'est la première fois que j'ai accès à un texte écrit dans une langue africaine que je comprends. Pour rappel, à défaut d'être la langue africaine la plus parlée sur le continent, le lingala est sûrement la plus écoutée des langues du continent. Parlé sur les deux rives du fleuve Congo et celles de ses différents affluents, le lingala est cette langue chantée par les plus grands artistes de ces deux pays. Elle a ainsi été portée, par-delà les frontières par le rayonnement continental de la musique congolaise.
Si le lingala est l'une des langues les plus dynamiques du continent africain, elle est très peu lue et très peu écrite. A la différence du swahili qui en Tanzanie est langue officielle. Pour vous donner une idée, faites une recherche sur la blogosphère tanzanienne très développée et principalement en swahili. Cela vaut aussi pour le web 2.0 en mérina à Madagascar. Quel immense étonnement pour moi de voir un pote malgache, du temps de mes années fac, correspondre avec sa belle restée au pays uniquement en mérina. Dans ces pays, des choix plus ou moins radicaux ont été faits pour créer un lectorat dans des langues autochtones et communes. On est toujours dans un échauffement de cet article qui a surtout pour intérêt de vous permettre de me situer en tant que lecteur lingalophone.
Sanza Nguma est une petite compilation de textes courts contant les ...
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