Un metteur en scène français se retrouve embarqué dans avec des artistes ouest-africains. Le projet n'est pas clairement défini. Mais il veut faire un travail avec ces passeurs de mots, ces gardiens de la mémoire que sont les djéli. Avec une troupe de griots, il se retrouve dans un village perdu où ils sont censés créer un spectacle, répéter, affiner la chose artistique. Mais des danseurs tardent à venir.
Le texte commence lentement. On ne sait pas trop où nous conduit le narrateur. On sait qu'il est Blanc et le lecteur que je suis, se dit : « voilà un homme bien débrouillard et courageux pour se laisser porter par cette bande de troubadours détendus, se passant des joints à tout bout de champ dans de grands moments de communion enfumée. On s'observe. Parfois les musiciens jouent dans des phases un peu libres avant de s'affaler et dormir. Le narrateur prend des notes. Il attend. Il ne se passe rien. Il n'a pas d'accroche précise. Pas de matières. Le milieu est rude. Il y a parfois la barrière de langue. Il y a un nom qu'il capte. Un nom qui éclaire le regard de la troupe : Soundiata.
Il veut en savoir plus sur l'homme. Soundiata. Mais, il a affaire des Cissoko. Des griots. La connaissance se mérite. On ne dit pas tout. On ne révèle pas tout. Mais notre homme tient désormais un fil conducteur. Sa pièce portera sur Soundiata et son épopée mandingue. Il est sur les terres. Les membres de la troupe lui donnent du grain à moudre.
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